Conserver la trace du passage, afficher ses forces, ses faiblesses, sa douleur et sa violence. Revendiquer l'erreur, le non-fini et ouvrir la porte de l'incertitude. Révéler le confus pour mieux percevoir la lumière de la vie, saisir l'instant sans rien choisir que sa beauté.
Ses recherches s’appuient sur le souffle de vie au sein de la nature, végétale, minérale ou organique.
Que ce soit dans le graphisme des écorces ou dans les formes ovoïdes et rondes naissant spontanément sur la toile. Elles peuvent être graines, galets ou cellules….
Toutes ces formes rejoignent une interrogation récurrente concernant le mouvement de la vie.
Dans la continuité de son travail pictural centré sur l'homme (Boat People-Satis-Anonymes etc.) Marie-Claude Bohnenblust fait une recherche spontanée à l'aide du monotype. Elle suggère là encore des silhouettes à la limite de l'abstraction. Le trait, la tache, jouant entre ombre et lumière, sont appliqués sur la plaque de gravure. L'impression étire les formes, donnant force et nuances, elle révèle librement le sens.
Son univers artistique est un témoignage sur l’impermanence de la matière comme de la condition humaine. Pour cela, elle utilise divers médiums afin d’initier un travail sur la matière, le processus de fabrication, le sens et le mode de représentation. Elle passe par différents niveaux et des ramifications : tendre vers ce qui n’est pas univoque. Elle interroge la pensée préétablie ou binaire, les frontières, l’ambivalence, la fluctuation des limites (et des bords).
"C'est ce que je fais qui m'apprend ce que je cherche"
SOULAGES
Etre le héros de notre espace intérieur, héros des fôrets profondes qui peuplent ce continent, inconscient et superbe.
"C'est ce que je fais, qui m'apprend ce que je cherche". Pierre Soulages
A la surface de l'eau, des images flottent entre l’air et les reflets, en un jeu de lignes et de «flaques de couleurs» - comme l’aimait à écrire Yves Bonnefoy. L’eau est la métaphore du processus de recherche de son travail. Sans forme, elle lui permet d’expérimenter une peinture non représentative qui évoque les qualités de l’eau : fluidité, transparence, mouvements insaisissables, brillances infimes et fugitives...
Alvaro Botez est né en juin 1944, à Lisbonne au Portugal. Il est de nationalités française et roumaine. Il vit et travaille à Paris depuis 1980. Depuis 1985, participation à 120 expositions de groupe, 10 expositions personnelles. Travaux de sculpture monumentale dans 5 symposiums internationaux
Curieuse de l’organique, atteinte de la nécessité de connaître l’intérieur des éléments, j’ai eu besoin de créer pour mieux extérioriser ces mystères. Ce premier travail, axé sur la terre, s’est transformé en découverte du verre. Passage d’un mystère à l’autre ... L’achat du premier four et c’est le mystère de la transformation du minéral, du processus de liquéfaction et solidification et des expériences hasardeuses, heureuses ou pas. Le verre, c’est en même temps, le dehors et le dedans, plus ou moins le reflet du visible, au gré de la lumière et de la trace ou de l’empreinte de ce visible et du travail à sa surface. Les jeux sont multiples, parfois inattendus, la démarche toujours passionnante , la création permanente.
Caroline, diplômée de l’école des beaux-arts, est peintre graveur. Elle crée, et expose depuis plus de 25 ans. « Pour emmener les gens en voyage, je dessine des carnets, fais des collages et explore en gravure les paysages visités en utilisant la symbolique de la carte.
Son travail intuitif de recomposition se nourrit de l'observation du monde. Elle crée des petits mondes imbriqués, flottants, comme suspendus où se mêlent son histoire personnelle et une histoire plus collective. Elle dessine sur des papiers peints, découpés ou déchirés pour construire, déconstruire et reconstruire. La maison flèche, qui balise l'espace, indique les directions à suivre et tous les possibles, s’est invitée progressivement dans son travail. La maison devient paysage, le paysage devient maison.
Quand elle dessine, elle part en exploration de manière intuitive pour essayer de retranscrire ses sensations, de saisir la trace d’émotions présentes ou passées, révéler l’invisible et saisir ce qui lui échappe. Elle dessine un maillage qui est l’écho de ce voyage, de ses rêveries. Dans ses collages, elle construit, déconstruit à partir de papiers qu’elle peint, qu’elle déchire, où elle redessine pour recomposer de nouveaux paysages, ouvrir des portes sur de nouveaux territoires, créer de nouvelles constellations.
A partir de rencontres entre des matériaux et les traces d’un vécu émotionnel elle cherche à retenir la fragilité, la fugacité, et proposer une re-construction, une réparation qui nous parle de continuité.
Son travail pluri-disciplinaire s’exprime en gravure, peinture et installations. Depuis quelques mois, elle explore la fabrication de papier à travers une technique ancestrale qui lui ouvre encore le champ des possibles dans l'expression des sensations et la beauté de l'imperfection...
Je suis une glaneuse, une ramasseuse...Avec la rigueur d'un ethnologue, je prélève fragments, résidus et déchets du travail d'atelier et les préserve précieusement. Ces trouvailles racontent chacune leur propre histoire. Elles sont comme des outils de recherche, à la fois répertoire de formes, études, archives, sources narratives... Autant d'éléments de vocabulaire plastique qui témoignent de ces moments de vie et de création que je restaure.
Je m'intéresse au passage et à la trace que l'on laisse derrière soi car c'est elle qui permet la transmission. Ma démarche est comparable à celle d'un ethnologue qui procède par des collectes pour comprendre une société. J'essaie de retenir le monde par ce qui est à la fois une collection, une accumulation et un inventaire. En gravure, ma recherche actuelle se traduit dans la série des "Pierres de rêves". Si les pierres semblent figées dans le temps, leurs strates sont le signe de leur évolution perpétuelle, constituant ainsi une sorte de mémoire vive de la planète. Entre croyance spirituelle ou magique et expérimentation scientifique, les "Pierres de rêves" relient l'inerte à l'organique et réinjecte du merveilleux et de la magie dans la banalité du quotidien.
Après 40 ans d'architecture, avoir la nostalgie du travail de la main, prendre le chemin de l'atelier. Un savoir-faire acquis... dans l'instant, ses mains s'expriment pour un laissez aller formel... à l’exemple de son grand-père ouvrier agricole sculptant son bâton de marche.
Dans son travail artistique l'imagier brûle, grouille comme en force. Ses tableaux ont aussi des âmes de vitraux mis en joue par le soleil. Il y a une force, une solidité, une orchestration du chaos, une puissance de séisme ordonné. Une énergie faramineuse.
Le projet peintures écrites a débuté il y a huit ans. Aux confins des arts plastiques et de la philosophie, il se résume en un geste : celui d’écrire, de recopier sur toiles des textes tirés du patrimoine de l’humanité.
Pris dans un mouvement plus vaste dans lequel l’image partout supplante le texte, ce dernier ne se sauve qu’en devenant à son tour objet de peinture comme ce fut le cas dans d’autres traditions. C’est alors que les mots, les phrases, les chapitres, les alinéas, les points de suspension prennent sens dans l’espace. Les uns montant, les autres descendant, dans le cercle, le carré, la courbe et la droite. Les textes tentent de sauver leur peau en prenant la pose, en jouant les paysages.
Geste artisanal qui s’inscrit dans une durée lente contre l’immédiateté du copier/coller. Geste héroïque contre la société du stockage de masse. Geste ironique contre la puissance de l’oubli. Geste ancestral qui nous ramène aux sources de l’homme, de l’écriture, révolte du manuscrit contre le tapuscrit.
Tous ces textes que je choisis de mettre en scène, je les ai d’abord eus en bouche avant que de les avoir en main. Professeur de philosophie, je conçois les peintures écrites comme la poursuite de mon enseignement, un acte philosophique tout autant qu’artistique.
Se poser au milieu de la place publique, dans les salons, les galeries, mais aussi étendre la trame des textes dans l’espace urbain, murs, immeubles, escaliers, comme cela fut fait en collaboration avec l’artiste JR pour le projet Épictète prend l’air.
Le but est toujours le même : donner à voir ce qui disparait, sous le flot tumultueux des images et des paroles qui s’annulent les unes les autres.
Guillaume Bourquin
"Le premier homme d'aprés le roman du même nom d'A. Camus" - Encres vernies sur toile - 70x93
A l'émotion provoquée par la nature, elle cherche des équivalences plastiques. Et la montagne
Sainte-Victoire est pour elle le motif absolu, source de sa peinture. Il est le choc monumental. Tout ce qu’elle a peint ou qu’elle peindra s'y trouve déjà : sa masse ancrée et aérienne, ses contreforts, son calcaire et son végétal, tout en aplats, coulures, gouttes et traits.
Au travers de sa sculpture, Isabelle Brault cherche à jeter un pont entre hier et aujourd'hui, nous faisant partager une émotion viscérale à l'égard des formes simples et puissantes, empruntes de l'histoire des hommes ou de nos propres souvenirs. Ses oeuvres, sur lesquelles l'usure du temps peut laisser harmonieusement sa trace en y ajoutant même une plus-value spirituelle, sont toutes imprégnées de valeurs ancestrales, avec en filigrane, un éloge de la lenteur et de la contemplation. Isabelle Brault a reçu plusieurs prix et expose réguliièrement depuis plus de 10 ans.
Né autour du lac Sebino en Italie, le vide plein du lac et des montagnes ont inspiré malgré moi ma démarche artistique de peinture et d'écriture.
Entre ombre et lumière l’œuvre du peintre de Bergame Gianbattista Bresciani héritier des Giorgio Morandi et de Bram Van Velde : œuvre d’un temps suspendu, du silence et du chant intime de la terre. Une quête entamée de l’enfance et qui n’en finit pas de creuser cet espace du dedans qui transcende avec une rigueur sans faille les formes qui pourraient distraire de la voie qui fait sens, nourrit l’homme et son œuvre. Une peinture à la fois sans concession et généreuse, qu’illumine une ferveur quasi monacale.
Florent Founès
Le graphisme vif et puissant, affirme l'importance capitale du mouvement qui anime ces femmes surprises dans la simplicité de leur vérité, dans l'intimité d'attitudes où les corps, libérés de fade pudeur et de toute pesanteur, semblent porteurs d'expressions chorégraphiques. Car c'est de passion qu'il s'agit, exprimée par une fulgurance vigueur et une talentueuse lucidité.
Variations sur l'eau ... L'eau peut être le prétexte à exprimer quelque chose d'invisible dans un mouvement intemporel, du temps, de l'infini. Rendre la sensation qu'on éprouve devant l'eau ... Ne pas la peindre mais la dépeindre.
Les peintures de Diane visent à faire voyager, à faire vibrer les couleurs, à les rendre expressives et à proposer une expérience sensorielle à son public. Elle cherche à donner du sens aux réactions humaines et aux actes, à interpréter les perceptions, à apprivoiser les émotions, à révéler les pensées et à rendre sensible la matière ou le geste. Sa peinture est travaillée avec des matériaux divers, en volumes et empâtement créant une histoire avec ses textures.
Formation aux Arts décoratifs. Carrière d'enseignante de peinture au lycée Sainte Genevière (classes préparatoires aux Grandes Ecoles) de Versailles. Expositions personelles et de groupe, depuis le début des année 80. Présente dans des collections privées en France, en Allemagne, en Belgique, aux Etats Unis, au Japon et en Suisse.
Le graphisme vif et puissant, affirme l'importance capitale du mouvement qui anime ces femmes surprises dans la simplicité de leur vérité, dans l'intimité d'attitudes où les corps, libérés de fade pudeur et de toute pesanteur, semblent porteurs d'expressions chorégraphiques. Car c'est de passion qu'il s'agit, exprimée par une fulgurance vigueur et une talentueuse lucidité.
Nourritures divines ou terrestres, les sculptures organiques de Denise Brimson nous entraînent dans un univers gorgé de vie et de désir. Exubérance maîtrisée par un peu de dérision, beaucoup d’humour et de poésie. C’est avec ces épices essentielles, à travers des formes voluptueuses de « fruits » mûrs ou racornis, desséchés par le temps, que ses oeuvres expriment, au rythme des saisons, le cheminement fragile de cette petite graine porteuse de vie et d’espoir.
Vit et travaille à Paris, son atelier est situé à Fontenay sous Bois. Depuis de nombreuses années, elle s'est fait reconnaître dans le monde de la création de mode par ses créations. Ses sources d'inspirations ont toujours privilégié la recherche de formes simples colorées. Depuis quelques années, son travail de création s'est ouvert au domaine du dessin. La technique employée ici, est le pastel gras sur papier.
Vit et travaille à Paris, son atelier est situé à Fontenay sous Bois. Depuis de nombreuses années, elle s'est fait reconnaître dans le monde de la création de mode par ses créations. Ses sources d'inspirations ont toujours privilégié la recherche de formes simples colorées. Depuis quelques années, son travail de création s'est ouvert au domaine du dessin. La technique employée ici, est le pastel gras sur papier.
Dans le fouillis apparent des branches, il y a le mouvement, la vie. Regarder, se laisser imprégner, puis faire émerger les lignes, les forces. trouver le sens.
Ses sculptures prennent leur origine dans ses longues marches en montagne et sur les sentiers côtiers. Elle y prélève des végétaux dont les formes l'interpellent. Traces de vie, de blessures, douceur et violence. Elle en épure les formes, les assemble, ouvrant d'autres espaces où, peut-être, vie et mort se rejoignent.
Les végétaux que je prélève dans la nature conservent des traces de vie, d'élans, de blessures. J'en épure les formes pour trouver le mouvement premier. Je les enroule dans des fils de soie, réinvente les couleurs, les lumières, les transparences qu'ils ont perdues.Exprimer ainsi la vie intérieure de chaque être et le mouvement perpétuel du monde où vie et mort se rejoignent.
Le végétal est au centre de mon travail. Je prélève dans la nature des branches qui constituent la matière de mes sculptures. Les végétaux conservent des traces de vie d'élans, de blessures. Vent, soleil, pluie, gel, sécheresse. Douceur et violence. J'en épure les formes pour retrouver le mouvement premier, les enroule dans des fils de soie, réinvente les couleurs, les lumières, les transparences qu'ils ont perdues. Exprimer ainsi la vie intérieure de tout être, et le mouvement perpétuel du monde, où vie et mort se rejoignent.
Au départ il y a l'errance, un vide où va naître l'idée de l'œuvre. Parfois la matière inspire, parfois l'idée impose le matériau. En contact avec lui, ça file tout seul, Plénitude. Savoir s'arrêter à temps, ne pas trop dire, ne rien oublier non plus. A l'intérieur "ça" sait. Une fois que tout est dit, s'arrêter, reprendre son souffle, mettre de la distance. Pause. Puis c’est le temps de finir, polir, patiner, « socler »... Et puis mourir à l'œuvre, lâcher prise et l'offrir à l'Autre…