Frédérique Gourdon
Frédérique Gourdon s’interroge sur les processus de transformation. Ses recherches artistiques ont toujours été centrées autour des notions de traces, d’empreintes et de passage du temps, jusqu’à ce qu’elle fasse en 2015, une rencontre très forte et décisive avec la matière papier et la fibre végétale.
Le papier, jusque-là support, devient alors une matière vivante à façonner. La fibre se révèle quant à elle source d’inspiration, lui permettant de donner du sens à sa pratique et de la forme à ses questionnements.
Les traces qu’elle cherche prennent en effet la forme d’une trame, un nouveau fil conducteur exploré par le dessin au trait et le fil de coton. Ce fil qu’elle « mêle, entremêle, tisse, construit, déconstruit … », quel que soit le support, lui permet de raconter « les passages, les errances, les instants fragiles d’une vie », cette usure du temps qui enrichit. La fibre du tissu vient ensuite s’inscrire dans son travail, une matière, là encore, à transformer et qui lui offre d’innombrables perspectives.
Évoquant l’éphémère, les changements, la fragilité même, ses œuvres s’inspirent de la nature et viennent nous rappeler avec force que notre existence dépend étroitement du monde vivant. Elles nous invitent, surtout, à nous relier à cet environnement qui nous entoure et à prendre conscience que notre responsabilité, plus que jamais, est de préserver cette interconnexion.